À l’occasion du Festival de Cannes, Audiens a publié son étude annuelle sur l’emploi dans les filières du Cinéma et de l’Image. L’occasion pour media+ d’évoquer les différents enseignements avec Frédéric OLIVENNES, Directeur général d’Audiens.
media+ Audiens publie son étude annuelle sur l’emploi dans les filières du Cinéma et de l’Image. Comment évolue le nombre d’entreprises dans ces filières ?
Frédéric OLIVENNES Depuis 4 ans maintenant, nous présentons et publions à l’occasion du Festival de Cannes, les grandes tendances de l’emploi dans le secteur cinématographique et audiovisuel. L’étude met en lumière les grandes tendances de 2024 et décrypte les évolutions du marché du travail entre 2019 et 2024. Elle révèle une baisse de l’activité en 2024 dans les deux filières. Concernant le nombre d’entreprises entre 2023 et 2024, nous remarquons qu’il est stable. Dans la filière Image en 2024, on compte 10.487 entreprises et 3.369 dans la filière Cinéma. 1.770 entreprises de plus en 2024 qu’en 2019, soit une hausse de 18%. L’étude souligne également que cette hausse est plus marquée dans la production audiovisuelle (+28%) et dans la production de films d’animation (+24%).
media+ D’où proviennent ces entreprises ?
Frédéric OLIVENNES La majorité de ces entreprises est implantée en Ile-de-France, même si le poids de cette dernière a tendance à baisser. La filière Image est passée de 65% en 2019 à 61% en 2024, et de 56% en 2019 à 53% en 2024 pour la filière Cinéma. Les films d’animation sont produits à 47% dans d’autres régions que l’Ile-de-France, notamment en Nouvelle Aquitaine (pôle Angoulême) et en Auvergne Rhône-Alpes (pôle Lyon).
media+ Qu’en est-il de la masse salariale et des effectifs dans ces filières ?
Frédéric OLIVENNES Les deux filières restent pourvoyeuses d’emplois même si on constate une baisse des effectifs, entre 2023 et 2024, de -6%. Mais le nombre de personnes qui occupent un emploi reste supérieur au niveau de 2019. Le nombre de permanents en activité est stable depuis 2022. Mais le nombre d’intermittents, qui représentent 80% des effectifs, baisse en 2024 de -8%. Tous les secteurs sont impactés par cette baisse. La masse salariale baisse également en 2024 – moins rapidement que les effectifs – de -2% sur l’ensemble de notre périmètre. C’est dans l’animation et dans l’audiovisuel que cette baisse est la plus importante, de -5% et -4%.
media+ Quel est le niveau de la part des femmes dans ces filières ?
Frédéric OLIVENNES Nous allons vers plus de parité dans les deux filières. L’étude nous montre même que la parité est atteinte chez les permanents de la filière cinéma. Les femmes sont le moins bien représentées chez les intermittents, notamment du fait de l’importance des métiers techniques de ces filières, très genrés. Mais ce déséquilibre tend à se réduire, les femmes gagnant 2 points de représentativité dans la filière image et 3 points dans celle du cinéma depuis 2019.
media+ Ces filières sont-elles facilement accessibles aux jeunes ?
Frédéric OLIVENNES Les jeunes de moins de 25 ans représentent près de 40.000 personnes sur notre périmètre, soit 19% du total des salariés. Les moins de 30 ans, 74 000 personnes, représentent 35% du total des salariés. Chez les permanents, c’est dans l’exploitation de salles que l’on trouve la plus forte proportion de jeunes, les moins de 25 ans y représentant 41% des salariés, puis 19% dans la production audiovisuelle. Chez les intermittents, on trouve la plus forte proportion de moins de 25 ans dans la production cinématographique où ils représentent 19% des salariés. Ils sont 15% dans la production audiovisuelle. Une caractéristique forte chez ces jeunes est la plus grande parité que dans les autres classes d’âge, le nombre de femmes étant très proche des hommes chez les permanents et les intermittents, voire même supérieur pour les permanents de la filière cinéma.